Ces articles de blog ont pour but de permettre aux gens qui me sont chers de pouvoir colorer ce site de leur art, de leur âme généreuse et vous offrir un moment de contemplation, de réflexion et d'évasion.
Je suis honoré d'accueillir Selin, une amie sensible à la plume poétique, teintée d'une gamme variée d'émotions.
Vincent.
"Ces deux écrits sont extraits du recueil de poèmes Insomnies
- en cours de publication -
Ils représentent un hommage à la Compagnie du Dedans et à cette manière particulière d’habiter le monde, une manière gorgée de sensibilité où violence et émerveillement vont de pair.
Neuroscientifique de formation, je suis membre de cœur de la Compagnie du Dedans depuis sa création, contribuant ponctuellement
à la recherche dansée et à l’exploration poétique des projets artistiques en cours."
Selin Anil
L’écrin de vérité
À La Compagnie du Dedans
Lors d’un voyage en vérité,
J’ai rencontré les humains les plus courageux
Que j’aie jamais connus.
De ceux à qui l’honnêteté ne fait pas peur,
Que ce soit par intelligence ou par épuisement.
De ceux qui portent en eux ce trésor, sagesse
Qu’il n’y a de plus infiniment complexe que la simplicité.
De ceux qui ont le courage d’aimer, bien sûr.
Et lors d’un voyage en vérité,
Nous avons eu le courage
De nous laisser aimer.
Tristement, pas d’aller simple pour la vérité
Et personne n’en sort indemne.
Alors chacun a pris son train de retour,
Portant en son cœur un écrin de vérité,
Comme la trace d'une cicatrice délicieuse.
Émotion
Nous.
Nous ne vivons pas dans le même monde.
Nous nous mouvons à travers la vie
Comme un personnage à travers un roman,
Nous brodons notre chemin au sein d’une symphonie de notes.
Nos mains, désespérément à la recherche de chairs
Ne rencontreront jamais qu’emplâtres bariolées,
Somptueuses vibrations et mouvements délicieux.
Nos yeux, perçant les surfaces matérielles comme invisibles,
Décèlent, nichée dans les plus infimes fractales du monde
Sa beauté jalouse et secrète.
Et lorsqu’il arrive à d’autres d’être émus, nous,
Nous explosons.
Nous nous décomposons. Nos notes se délient, nos lettres pleurent
Lorsqu’elles se heurtent à ce qui semblerait le plus banal,
Le lisse le terne le gris dont tant semblent ignorer le
Chatoiement exquis.
Alors nous volons en éclats,
Hurlant les mots, inondant de notes, éclaboussant de peinture
Le monde alentour.
Celui qui nous colle obstinément à l’âme comme une camisole.
Et malgré la déflagration
Reste immuable.
Nous sommes le drame, nous sommes la poésie.
Nous sommes l’intense rendu vivant.
Nous sommes
L’émotion.
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